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Kessy
Dolly
Dolly la française et sa cousine allemande Kessy  © Martine
Kessy
Dolly
Kessy
les mains de Dolly et Kessy © Martine
Dolly
Dolly la française et sa cousine allemande Kessy  © Martineaccueil
Kessy, une bien jolie poupée par  Michel Bosc
Série spéciale - objet publicitaire pour marque de Jeans - années 80 ?Kessy ©Michel BoscSérie Spéciale Disney ©
Histoire de la maison Knoch
C'est en 1896 que la première fabrique de poupées vit le jour à Mönchröden, en Bavière, l'un des berceaux historiques de la poupée en Allemagne. Edmund Knoch (né en 1866) et sa femme Emilie la fondèrent au mois d'octobre, dans l'une des pièces de la maison familiale. Les premiers succès de ce fabricant furent de petites poupées-princesses, surtout destinées à l'exportation par des revendeurs de Hambourg. La première guerre mondiale interrompit l'activité de la maison, puis l'activité repartit à zéro, sur un plan international : des contacts furent noués avec l'Argentine, la Grande Bretagne, la Suisse et le Suède.  Dès 1921, Edmund Knoch exposa ses poupées trois fois par an à la foire de Lepizig et une fois à celle de Stockholm ; 70 % de sa production était exportée. A la mort d'Edmund en 1934, son fils Otto, né en 1895, prit la relève aux côtés d'Emilie. La société employait alors 30 salariés et couturières à domicile. A nouveau, la guerre interrompit la production de jouets : l'usine confectionna des uniformes. Après la deuxième guerre mondiale, Otto et sa femme Helga relancèrent l'activité des jouets et signèrent leurs productions avec les initiales « EK » surmontées d'une couronne. Le grand défi de cette période fut l'adaptation successive à des matériaux nouveaux, qui se succédèrent rapidement, de la composition au vinyle. Helga mourut en 1975 ; Otto se retira alors, son fils Lothar, devenu juriste, n'ayant pas souhaité reprendre les commandes de la maison. C'est ainsi qu'en 1976, la société fut reprise pour une durée de trois ans par Helmut Engel. La vocation d'Helmut semblait toute tracée : étant enfant, il aidait déjà sa mère, qui confectionnait chez elle des chaussures et des vêtements pour poupées ; par la suite, il avait travaillé chez l'un des principaux fabricants allemands de poupées, Drei-M ; Le sigle de la maison changea alors, pour représenter un ange avec une couronne dans un ovale. En 1979, le contrat temporaire expira : Helmut racheta alors la société mais pas l'immeuble dans lequel elle était installée. Il s'établit non loin, dans un bâtiment qui avait été occupé par un autre fabricant de poupées, Emaso-E. Maar & Sohn doll-company, et qui venait de fermer. La société Edmund Knoch devint alors la société Helmut Engel.
En 1983, la fille d'Helmut, Suzanne, entra dans la maison pour y dessiner la garde-robe des poupées en compagnie de la styliste Gerda Völk (une ancienne de Drei-M). Par la suite, au gré des successions à la direction, la maison fut rebaptisée Engel-Puppen GmbH. Aujourd'hui, cette société produit également des rééditions « nostalgiques » des poupées Hans Völk (cette marque, fondée en 1922, porte le nom d'un fabricant né en 1893. Il produisit des poupées de papier, puis de véritables poupées). Par ailleurs,  Engel-Puppen GmbH s'inspire également des costumes anciens et folkloriques créés par H.u.E. Wilhelm, une maison fondée dans les années 1950.
 © Cat.M
Regardez la jolie poupée Kessy, de la maison Edmund Knoch ! Ne trouvez-vous pas qu'elle a un air de la poupée Dolly, le maxi mannequin GéGé ? Kessy existait en blonde (dans plusieurs nuances), en brune ou en rousse. Son visage ressemble à celui de Dolly, les yeux sont souvent maquillés. Au lieu de GéGé MC5, sa nuque porte les initiales du fabricant allemand. Les cheveux, sur les catalogues, sont exactement coiffés comme chez le Français, avec la mèche rabattue qui dissimule la naissance des implants et de grosses boucles. Le corps n'est pas celui de Dolly, mesurant 52 centimètres et doté d'une taille pivotante semblable à celle de Mily. C'est celui  de la version plus petite de Dolly ; en effet, rappelons que le maxi mannequin français avait du succès, si bien que certains magasins, dont Prisunic, voulurent distribuer des modèles exclusifs, dès 1969. Les poupées réalisées pour cette occasion s'appelèrent notamment Carole, Alice, Jessy ou Annie. Elles étaient meilleur marché que Dolly mais s'en rapprochaient beaucoup. Elles étaient plus petites, à jambes raides, sans pivot au niveau du bassin et marquées M7 made in France. La tête de ces poupées, légèrement plus petite que celle de Dolly, étaient gravées GéGé MC6CW sur la nuque. Délicieuses, elles mesuraient 46 centimètres. Carole, Alice, Annie et Jessie devinrent bientôt, par la magie des contrats signés avec des partenaires européens, Kessy, moyennant quelques adaptations, dont la disparition de la signature GéGé et un visage légèrement changé.
Quant à la garde-robe de Kessy, elle fut abondante. Certaines tenues sont directement inspirées du talent de madame Giroud : la tenue numéro 14 de Kessy, « Ledermantel », imite l'imperméable « Giboulée », 1920-03, de Dolly, tandis que la version 29 de « Ledermantel » s'inspire de « Maxi-manteau » 1920-32.  La tenue 19 de Kessy, « Festenzug », s'inspire de la tenue en lamé « Opéra », 1920-11, de Dolly, jusque dans la pochette dorée. Quelques noms de tenues se retrouvent d'une poupée à l'autre : « Cocktail » (N° 22 chez Kessy, N° 1920-26 chez Dolly), « Après-ski » (N° 18 chez Kessy et 1920.05 chez Dolly) ou « Innsbruck » (98 chez Kessy, 1920-94 chez Dolly), par exemple. Kessy semble avoir l'obsession du couvre-chef, qui reste ponctuel chez Dolly. Kessy eut un fiancé : Nico,  disponible en blond ou en brun, dont le visage était très semblable au sien. Nous noterons enfin que certaines bottes portées par Kessy étaient identiques à celles de Dolly. L''inspiration folklorique (Bavière, Tyrol) y est omniprésente : cela s'explique par la culture de la maison Koch…